Lettre à ma grand-mère
Mémé,
Quelle horrible fin de vie, tu as eue.
Il ya environ, 15 ans, la maladie d’Alzheimer s’est emparée de toi.
Cette maladie t’as fait tout oublier et t’as rendue dépendante.
Pour nous tes proches, aujourd’hui, c’est un second deuil. Nous t’avons déjà perdu depuis longtemps. Cela fut un déchirement. Aujourd’hui encore, le chagrin nous submerge mais nous voyons aussi ce départ comme une délivrance.
Mémé, pour moi, tu as tant compté ! Tu as illuminée mon enfance !
J’ai eu la chance d’avoir été gardée, enfant, de nombreuses fois, par mes grands parents. Ces journées passées chez eux m’ont apporté un bonheur immense. J’en garde de nombreux et beaux souvenirs :
Mémé, je me souviens.
- Je me souviens quand tu rentrais du travail dans ta Titine bleue (c’est ainsi que tu appelais ta voiture) vers les 12h30. C’était toujours une grande joie de te voir arriver : tu étais tellement attendue. Après le repas, comme tu te levais de bonne heure le matin, tu allais faire une sieste. Comme je trouvais ce temps long ! Je devais t’attendre encore…
- Je me souviens que tous les après-midi, tu confectionnais une pâtisserie : tarte, gâteau, crêpes ou beignets. Il y avait toujours de la famille de passage pour en profiter.
- Je me souviens de ces jours d’été où nous ramassions les cerises, les framboises, les cassis pour faire sirops, confitures, bocaux…
- Je me souviens de nos parties de dames auxquelles tu t’adonnais pour me faire plaisir.
- Je me souviens de ces mercredis matin où nous allions au marché.
- Je me souviens de ces samedis et dimanches matins où je vous ramenais le pain et le journal du village. Je m’arrêtais ensuite longuement chez vous et nous bavardions autour d’un café.
- Je me souviens de ces dimanches après-midi à regarder l’Ecole des Fans ou à jouer à la pétanque.
- Je me souviens de ces nombreux rassemblements de famille que tu fédérais et qui restent inoubliables.
Mémé, que de merveilleux moments partagés avec toi et avec Pépé ! Ces souvenirs, Mémé, je les garde à tout jamais.
Mémé, j’imagine souvent la vie si tu avais encore été là. J’aurais tant aimé que tu connaisses tes petits enfants. J’aurais tant aimé t’avoir plus longtemps à mes côtés.